Je t'ai enfin retrouvé ! [Pv Kabu]

Voilà une bonne heure que je marchais dans les rues de Saturnal, commençant à me demander si je ne tournais pas en rond. J'avais demandé ma route à un habitant qui semblait plutôt sympathique, et je ne vois pas en quoi m'envoyer dans une mauvaise direction s'avérait utile. Finalement, j'arrivais à destination. La place marchande. Il y avait plusieurs stands, de différentes catégories. J'avais vraiment besoin de m'acheter de quoi manger, et les vols commençaient à me taper sur les nerfs. Je pris donc mon courage à deux main, pour aller acheter ma nourriture, comme tout bon citoyen. Il y avait de tout, du poisson, de la viande, du pain et toutes sortes de légumes et de fruits. Mais ce qui m'interpella le plus, c'était ce qu'on appelait " fromage ". J'avais toujours voulu en manger, mais jamais l'occasion d'y goûter s'était présenté à moi. Je me dirigeai alors à grands pas vers le petit mobile-home, et pointa du doigt celui qui m'intéressait. Je réussis à payer sans difficultés, et je n'en étais pas peu fière. Je ne voulais m'en aller tout de suite, et puis j'avais le temps, pour une fois.

Mon regard se posa sur une petite boutique d'objets fétiches. Le genre d'objets pour chasser les mauvais rêves, ou d'autre bibelots dans ce genre. Émerveillée, je m'y précipitais...Un peu trop vite. Je percutai quelqu'un, plus précisément un jeune garçon. Et vu que je suis naturellement douée, je m'écrasais sur le sol, l'entraînant dans ma chute. Un peu sonnée, je plissais les yeux de hontes et dis à maintes reprises :

" Oh, pardon, pardon, je suis vraiment désolée !"

Je l'écrasais complètement, peinant à me relever. En rouvrant les yeux, je fus plus que frapper. Ce garçon me ressemblait énormément ! Se pourrait-il que ce soit le frère dont j'ai entendu parler dans mon enfance ? Celui que j'ai chercher pendant de long mois, avant de jeter l'éponge ? Sous le choc, j'avais presque oublié dans quelle position je me trouvais. Je passais mon doigt blanc sur son visage, et dis doucement :

"...Kabu, c'est toi ? "

Je soupirai. Pauvre de moi. Jamais je n'aurais pensé me retrouver là, dans ces rues bondées. J'avais toujours préféré être seul, dans les endroits trop dangereux pour que je risque d'y croiser d'autres gens. Et là, dans la ville pleine de monde, aux multiples stands et marchandises ouvertes, je me sentais cerné. Bon, évidemment, j'avais quand même Owaitorufu, mon loup, à mes côtés, ce qui ma rassura légèrement.
Je passai ma main dans mes cheveux immaculés, attendant un passage dans la foule pour m'y faufiler. J'aurais ou, bien évidemment, pousser tout le monde, mais la tentation de rester discret l'emporta.
D'accord, je détestais la ville et la foule, mais je fois avouer que les stands du marché me faisaient saliver. Des fruits colorés, des légumes frais, du fromage, toutes sortes de produits, et surtout, de la viande rouge. Le fumet de tout ces mets me montait au nez, et je ne pouvais rien faire d'autre que m'en approcher.

Je parvins jusqu'à un rayon de babioles en tout genre, de petits objets, de la tasse la plus simple aux sculptures compliquées. Je n'eu pas le temps d'en voir plus que je sentis un choc, contre le sol dur. Aïe.

" Oh, pardon, pardon, je suis vraiment désolée !"

J'agitai rapidement la tête, reprenant mes esprits. J'avais du mal à respirer. Ah, mais c'est normal. Un poids m'écrasait complètement. Je compris alors que j'avais du tomber. Ou plutôt que quelqu'un m'était tombé dessus. C'était une fille, à entendre sa voix. Je releva la tête vers elle, me rendant soudainement compte que nous étions espacés de quelques centimètres à peine. Elle était très jolie, je dois l'avouer. Sa peau était pâle, ses cheveux blancs comme les miens. La ressemblance était frappante. Vous me direz : ça arrive parfois de rencontrer quelqu'un qui nous ressemble ! D'accord, mais elle me ressemblait tellement que c'en était troublant. Elle eu l'air bouleversée, elle aussi.
Elle passa un doigt sur ma joue, ce qui me fit tressaillir.

" ... Kabu, c'est toi ?"

Elle me connaissait ? Je n'avais jamais entendu parler d'elle. Enfin... Attendez. Un doute terrible me prit. J'avais toujours été fils unique, mais moi qui étais discret, j'écoutais souvent mes parents discuter, le soir., alors qu'ils pensaient que je dormais. Un soir, je me rappelle les avoir entendu se disputer violemment au sujet d'une fille appelée Joyce. Ils avaient parlé d'acte inespéré, d'abandon... Et de moi. Si cette fille qui me ressemblait tant me connaissait, si cette fille était Joyce... Alors elle avait un lien avec moi.

" ... Joyce, c'est bien ça ? Me connais tu ? "

" ... Joyce, c'est bien ça ? Me connais tu ? " Articula le jeune garçon.

J'étais encore sonnée, et encore à moitié sur lui. Je me reculai, perdant à contre coeur ce contact réconfortant. Il avait des yeux stupéfiants. Un bleu, et un rouge. C'était incroyable. Ce jeune garçon était-il réellement mon frère ? Mon frère de sang ? Yakoto restait sur le côté, et échangeait avec l'autre loup un regard perplexe. Si c'était la vérité, eux aussi étaient liés. Je me relevai, et l'aidai à en faire autant. Je m'en voulais de l'avoir fait tomber, et voulais me racheter. Il m'avait tout de même poser une question, je lui répondis donc en esquissant un sourire de mes lèvres pâles :

" Je suis bien Joyce...Et toi...Tu es..Tu es mon frère..."

Je ne savais pas vraiment si s'était une question ou une affirmation. Mes yeux étaient humide, ma gorge était nouée. Je n'étais plus seule; ce temps était fini. Je serrais les poings pour ne pas l'attraper et le serrer contre moi. C'était mon petit frère...Vivait-il tout seul depuis la mort de nos parents ? Que c'était-il réellement passé ? Peut-être allait-il me donner réponse aux question que je me pose depuis ce qui me semble être des siècles. Je lui fis un sourire, et lui dis en ramenant une mèche derrière mon oreille :

" Tu veux manger quelques chose ? Je voudrais me faire pardonner pour t'avoir fait tomber, et écraser...On pourrait rester un peu ensemble...Si tu veux..."

Je n'avais pas envie de me retrouver de nouveau livrer à ma solitude. Je lui lançai un regard amical, attendant une réaction de sa part...