Belle journée ~ [Pv Lutetia]

Je fis une grimace quand la langue de Yakoto passa sur ma joue. Quelle heure était-il ? Il savait que j'avais horreur de ça. J'ouvris lentement les yeux, enfouissant ma tête dans l'oreiller. Il faisait tellement froid...Quelle idée d'avoir voulu passer la nuit à proximité du désert de Chistère ! Je me mordis la lèvre, m'asseyant dans mon lit, ma couverture serrée contre moi. Yakoto était assis en bas du lit, sa queue tapant régulièrement sur le plancher. Depuis combien de temps étions nous ici ? Je me souvenais vaguement avoir tenté d'ouvrir plusieurs porte, et par chance celle ci était resté déverrouillée. Ce n'était vraiment pas prudent de ma part de m'être endormie dans un lieu m'étant complètement inconnu. Le propriétaire aurait pu revenir n'importe quand, et nous achever d'un coup de massue sur le crane. Mais il pleuvait si fort que j'aurai pu me noyer à dormir dehors. Enfin, maintenant peut importe, autant nous dépêcher de sortir d'ici. D'autant plus que l'orage était passé. Je sautai du lit, et attrapai mes vêtements à l'autre bout de la chambre. C'était étrange, les maisonnettes à une seule pièce. Mais aussi très pratique. En quelques secondes j'étais entièrement vêtue. Je m'approchai de la psyché couverte de poussière, et y scrutais mon reflet avec intérêt. J'avais un peu grandi ces derniers temps, et on aurait dit que je m'étais affiné. Il fallait l'avouer, je n'avais jamais été très enrobée. Mais là j'étais presque maigre. Chose plutôt pas mal, la maigreur était presque un critère de beauté ces temps ci sur les planètes. Les nouveaux phénomène de modes seraient donc tous des anorexiques ? Je ne pu m'empêcher de sourire, m'appliquant à me regarder plus en détails. J'étais vêtue d'un short noir déchiré, qui jadis était un pantalon, et de mes collants marrons. Je portais mon habituelle veste bleue délavée, avec mes longues manches blanches un peu déchirées. Et bien sur ma casquette dont je ne pouvais me défaire. Je devrais peut être la jeter. Ce n'est pas elle qui me ramènerait mon père, ni l'équipage. Pourquoi ne pas repartir en mer ? Pour toujours ? Je soupirai, attrapant mon sac, je passai la sangle par dessus ma tête. Je sortis après avoir noué mes cheveux en queue de cheval. Je n'aimais pas qu'ils se baladent dans mon dos. Yakoto piaffa et se mit à sautiller dans la neige, heureux d'enfin pouvoir en profiter. J'esquissai un sourire, commençant à m'interroger sur la façon dont j'allais trouver à manger.

Je ne connaissais que très peu Chistère, et encore moins ses environs. Il me faudrait simplement trouver une rue assez fréquentée, et suivre la foule. Yakoto s'élança devant, humant en quête de présences potentielles. Se guider fut un jeu d'enfant, et bientôt nous trouvions une grande place sur laquelle avait lieu un marché. C'était bondé, il y avait un monde de fou. Je n'étais pas très à l'aise dans les endroit de ce genre, mais la faim me poussait à m'y aventurer. Comme un loup dans une bergerie. Prenant une inspiration, je me glissais dans la foule. Le soleil me tapait dans le dos, c'était vraiment désagréable. Un marchand de viande ne semblait pas vraiment surveiller son stand, je tenais quelque chose. A pas feutrés, je m'approchais, la main tendue vers un morceau plutôt bien garnis. Bien sur, je n'eu même pas le temps de l'effleurer qu'on me percuta de plein fouet. Je tombai lourdement au sol, une grimace de douleur de dessinant sur mon visage. Je ne pus réprimer un " Aïe ! " de gamine. Yakoto était parti devant, je ne sais pas trop ce qu'il fichait. Tant pis, je ferais sans lui. Résignée, je levais lentement mon regard magenta vers celui qui m'avait fait tomber...

Lutetia posa son front contre la vitre. Un immense sourire se dessinait sur son visage. Il avait plut toute la nuit mais dès que ça s'était arrête la neige avait recommencer à tomber. Ça devait bien faire deux heures qu'il observait la ville sans bouger. Recouverte d'un épais manteau blanc, elle ne semblait absolument pas affectée par ce changement. 
Finalement, Lutetia se leva en s'étirant. A force de rester assit devant cette vitre, elle allait surement se transformer en glaçon. Il attrapa son manteau et sortit de la chambre. Il dévala quatre à quatre les marches. Arrivé dans un couloir désert, il se plia soudain en deux. Des papillons et des crampes dans le ventre. Il posa une main sur le mur pour éviter de tomber. Les papillons étaient surement du au faite que le bureau de Jessy était la prochaine porte en tournant et qu'elle devait surement y être. Oui c'était surement pour ça. Et pas du tout parce que c'était aussi ici qu'il s'était fait lamentablement tabassé par Alice.
Quant aux crampes, pas besoin de chercher plus loin la réponse. Il connaissait le responsable.
Lutetia fronça le nez en se redressant légèrement.
Ces foutus crampes revenaient de plus en plus souvent. Il faudrait qu'il pense à aller voir Néo. D'ailleurs, Hans lui avait conseillé d'aller voir un médecin, quand il était tombé à terre une nouvelle fois à cause de ses crampes. 
En quelques minutes, Lutetia se sentit de nouveau en pleine forme. Il trottina légèrement jusqu'à la sortie. Qu'est-ce qu'il allait pouvoir faire ? Maintenant qu'il était avec Jessy, il était hors de question qu'il se remette à voler. Même si ça lui manquait beaucoup. Chercher Lusée ? Le blondinet en avait très envie, mais la ville était si grande... Comment pourrait t-il le faire si leur lien disparaissait de plus en plus ? Il ferma les yeux tout en marchant. Ne pas y penser. Il ne voulait pas y penser. C'était trop douloureux...

Lutetia passait par des ruelles désertes, juste pour le plaisir d'entendre le craquement de la neige sous ses pas. Pour voir son souffle se transformer en nuage de buée et s'envoler emporté par le vent. Il aimait bien se retrouver seul par ce temps. Il finit par déboucher sur la grande place.
Toujours aussi grande. Toujours aussi bruyante. Toujours aussi animée.
Un léger sourire se dessina sur le visage de l'ancien voleur. Il s'était passé tellement de chose de sa vie ici. Jessy qui empale son épaule avec sa dague. Ses retrouvailles avec elle après un an. Les premières neiges sur Chistère depuis si longtemps ! 
Un éclair noir attira son attention, tandis qu'il avançait lentement. Il s'accroupit et siffla en espérant que ça soit elle. Elle seule connaissait ce sifflement. Entre les jambes des Chistèriens qui passaient devant lui en grommelant, il vit la fourrure noire s'arrêter et humer l'air. Ses yeux jaunes se tournèrent vers lui, et son sourire s'agrandit. Il l'a prit dans ses bras et recula légèrement. Son pelage noir était hirsute comme s'il venait de croiser quelque chose qu'il l'avait effrayée. 
Tout en avançant, Lutetia caressait Lusée tandis qu'elle lui donnait de léger coup de museau dans le menton. Le froid le fit rire comme un idiot. Soudain quelque chose se mit à tourner autour d'eux. Cette chose jappait et essayait d'attraper Lusée en sautant haut. Lutetia se recula presque effrayé. 

Le blondinet recula tellement rapidement qu'il percuta quelqu'un. Il se retourna presque aussitôt tandis que Lusée s'accrochait avec ses griffes à son épaule pour éviter d'être éjecté. La créature s'était enfuis alors que la personne lâcha un misérable "aïe". Par une mauvaise habitude, qu'il croyait oublié, Lutetia laissa échapper un léger rire méchant. Il mit aussitôt ses mains devant sa bouche en s'excusant. À peine eut-il bredouillé ses minables excuses que la chose revient à l'attaque. Cette fois-ci, le blondinet sursauta et trébucha carrement sur la jeune femme qu'il venait de renversé. Comme pour se moquer de lui, Lusée se laissa tomber à se moment précis. Elle atterrit dans...

Lutetia se releva d'un coup comme s'il avait reçu une décharge électrique. Il avait du mal à croire ce qu'il voyait. Ses joues devenaient de plus en plus rouge à force que Lusée essayait de s'en sortir et il retenait avec difficulté un immense fou rire. Lusée était tombé dans... L'immense poitrine dans la jeune fille aux cheveux blancs. Elle était tombée sur le dos et de ce fait, elle n'arrivait pas à se retourner pour en sortir. Quand elle commença à agiter ses petites pattes noires, il se courba en deux, tellement il riait. 
Pauvre charcutier qui ne comprenait pas ce qui se passer, mais qui se rincer l'oeil sur les belles formes de la demoiselle. 
Dans son agonie de rire, le blondinet réussit à glisser un :

"- Excusez moi..."

Les événements s’enchaînèrent si vite que je n'eu pas vraiment eu le temps de réaliser ce qu'il se passait. En une seconde, le garçon était a terre, et un chat se tortillait sur moi. Je n'aimais pas beaucoup les chats, et prise de panique, je l'attrapai et le jetai loin sur le côté. A cette seconde Yakoto réapparu et s'élança à la poursuite du félin. Je soupirai et m'empressai de le rappeler à l'ordre.
Pauvre petit animal. Je me relevais sans difficulté, débarrassant ma veste de la neige qui s'y était collé. Je pouvais sentir le froid sous mes habits, c'était vraiment désagréable. Une fois à la limite du présentable, je me tournai enfin vers celui qui venait de prononcer des excuses presque inaudibles. J'arquai un sourcil. C'est qu'il était mignon tout plein. Je lui accordai un large sourire, mon regard se perdant dans ses cheveux blond, passant par son regard bleuté. Il n'était pas beaucoup plus grand que moi, en fait non, nous faisions la même taille. Et il n'était pas fort musclé. Mon sourire s'élargit, alors que mon loup s'asseyait à mes pieds. Il n'était pas du genre à faire le sage, mais il savait que je risquai de me mettre en colère s'il recommencer à pourchasser ce chat. Ce garçon était d'ailleurs probablement son propriétaire. J'aurais pus dire son maître, mais l'aura qui les reliait semblait presque inexistante. 
J'haussai les épaules, me rendant soudain compte que je perdais mes bonnes manières. C'est donc avec une candeur radieuse que je lui lançais :

" Ce n'est rien. Je m'appelle Joyce, enchantée. "

Pourquoi devrions-nous nous presser ? J'avais tout mon temps, et j'espérais que lui aussi, car j'étais prise d'une soudaine envie de parler. J'étais d'un naturel plutôt amical, et ma bonne humeur semblait ne jamais s'estomper. C'était comme si la joie s'échappait de chacun de mes traits. Et ça ne pouvait lui être que bénéfique. Ce garçon avait beau sourire, il semblait vraiment triste...

Lutetia avait mal aux côtes à force de rire. Quand la jeune fille jeta Lusée loin, celle ci revient en un éclair vers son maître et lui grimpa dessus comme si c'était un arbre. Elle se percha de nouveau sur son épaule, toutes griffes dehors pour éviter d'être une nouvelle fois expulsée. Elle n'avait aucune envie de se retrouver près de la mâchoire dégoulinante de cette horrible créature. Le poil hérissée, elle faisait trois fois sa taille normale. Elle cracha vers l'étrange animal tandis que Lutetia se redressait lentement.

Le blondinet étudia un instant la personne qu'il avait fait tomber. Ses cheveux étaient d'un blond tellement clair qu'il les avaient confondu avec le blanc. Par contre sa peau, était vraiment très blanche. Il ne put s'empêcher de sourire comme une idiot en se disant que Jessy aussi avait la peau pâle. Son sourire s'agrandit légèrement en trouvant une autre ressemblance. La couleur de ses yeux. Ils étaient rouges mais nettement plus... Plus accueillant que ceux de Jessy la première fois qu'il l'avait rencontrée. Il ne savait pas pourquoi, mais les vêtements de la jeune fille lui faisaient penser aux messagers de Saturnal. Peut-être était-ce à cause de leur couleur bleu ? Ou bien de sa casquette ? Ou encore de cette étrange créature qui était à ses pieds.

" Ce n'est rien. Je m'appelle Joyce, enchantée. "

Lutetia sourit encore plus. Il aimait bien le ton de Joyce. Joyeuse et sans embrouille. Lui qui avait l'habitude de faire semblant su toute de suite qu'elle ne mentait pas. Ce genre de situation l'embarrasser toujours. Il n'aimait pas trop mentir alors que la personne en face de lui, lui disait toute la vérité. Il calma Lusée d'une simple caresse sur la tête. Même s'il n'entendait plus ses pensées, ça lui faisait du bien de sentir son poids sur son épaule. Au moins, là, elle était hors-de-portée de la gueule de la créature.
Lutetia passa sa main dans son cou et adressa un sourire désolé à Joyce.


"- Je suis vraiment, mais alors vraiment désolé pour ce qui s'est passé, s'excusa t-il encore. Je suis juste très maladroit et votre... Votre compagnon m'a surprit. Ce n'est pas courant de voir de tel ani..."

Lutetia cligna des yeux en se rendant compte qu'il parlait trop.

"- Excusez moi, répéta de nouveau le blondit. Je m'appelle Lutetia. Laissez moi finir de m'excuser en..."

Le blondinet remarqua le regard de l'animal vers l'étale de viande.

"-... Vous offrir un repas à vous et votre compagnon ? Proposa gentiment le garçon. On dirait qu'il a vraiment faim."


Lutetia souleva doucement Lusée pour la prendre dans ses bras et la calmer. Il aimait bien la caresser quand elle était énervée comme ça. Il avait l'impression qu'elle avait beaucoup plus de poil. Il pencha légèrement la tête sur le côté en souriant. Il ferma les yeux et profita du ronronnement de Lusée. Il se fichait des regards insistants ou haineux des Chistèriens.

"- Je suis vraiment, mais alors vraiment désolé pour ce qui s'est passé. Je suis juste très maladroit et votre... Votre compagnon m'a surprit. Ce n'est pas courant de voir de tel ani...Je m'appelle Lutetia. Laissez moi finir de m'excuser en..Vous offrir un repas à vous et votre compagnon ? On dirait qu'il a vraiment faim."

Je devais avouer que je ne l'écoutais pas vraiment. Il s'appelait Lutetia, c'est tout ce que j'avais vraiment compris. Il fallait que je trouve un moyen de me rattraper pour...Une pensée ébranla mon esprit, et je me rendis compte à l'instant qu'il nous proposait de la nourriture. La queue de Yakoto se mis à frapper le sol, ses yeux pétillant de bonheur. Pourtant je restais septique. De toute évidence, ce garçon ne nous comprendrait pas. Il était le genre de personne à vivre entouré de serviteur et de bouffe. Ce serait dangereux qu'il se rende compte que ce que nous comptions vraiment faire chez lui. Pourtant j'avais vraiment envie de faire plus amplement connaissance. Yakoto me souffla enfin quelque chose, après plusieurs minutes à rester silencieux :

" On a pas besoin de lui pour trouver de quoi manger Joyce. Il n'est pas comme nous, tu sais que ce n'est pas possible de s'entendre avec eux. Fichons le camp avant qu'il n'appelle la milice. "

Je fis une grimace discrète. Il n'avait pas tort. Ma grimace se transforma en une moue boudeuse. Je ne voulais pas m'en aller, et je me mis à trépigner, comme une enfant en plein caprice. Et puis zut, pour une fois que je rencontrais quelqu'un d'assez sympathique. Et puis s'il m'énervait trop avec ses airs supérieur, nous n'aurions qu'à filer à l'anglaise. J'inspirai profondément, m'efforçant d'afficher de nouveau un sourire radieux. 

" Avec plaisir, Yakoto et moi étions sur le point d'acheter quelques chose justement. Et, Lutetia, tu peux me tutoyer. "

Je donnais un coup de tête dans le vide pour remettre une mèche en place. Des crampes se formaient peu à peu dans mon ventre, je n'aimais pas jouer avec le feu. Mon loup ne semblait pas du tout préoccuper par ce qu'il pourrait arriver, impatient de s'empiffrer de pleins de bonnes choses. Il fallait prier pour qu'il n'y ai pas de complication...

Lutetia ne put quitter son sourire désolé. Un peu nerveux. Même s'il n'arrivait plus à entendre les pensées de Lusée, il était sûr qu'elle était surement en train de se moquer de lui. D'ailleurs ça lui faisait atrocement bizarre d'entendre des vous sortir de sa bouche. Qu'est-ce qu'il avait l'air stupide ! A force de rester avec les serviteurs de Jessy ça commençait vachement à déteindre sur lui. 
Tandis qu'il conduisait Joyce et...  Et Yakoto à un petit restaurant sympa et pas cher situé entre les quartiers modestes et pauvres. Pendant le chemin, il étudia légèrement l'apparence de la jeune fille. Ses vêtements déchirés prouvaient qu'elle était une voyageuse. Puis il repensa au temps qu'elle avait mit à se décider. Sa manière de trépigner. Peut-être était-elle une voleuse et qu'elle avait peur qu'il ne la dénonce aux gardes ? Cette idée le fit sourire bêtement. Déjà que les gardes ne l'aimaient pas à cause de son passer, il n'allait pas s'abaisser à dénoncer son ancienne famille. Il avait souvent entendu les vieux voleurs dirent que l'union faisait la force - qu'elle proverbe stupide !- et que même si tous les voleurs n'étaient pas amis, ou ne se connaissaient pas, ils formaient une famille. Une unie par le lien de la pauvrette et de leur talent.
C'est justement à ça, qu'il pensait quand il s’essaya à l'une de tes tables. Lusée se cala bien sagement sur ses genoux. Lutetia passa une main dans ses cheveux. 

"- Pfft, soupira t-il en se calant dans le siège. A force de fréquenter les nobles, je finis par parler comme eux..."

Il évita le regard de Joyce, et essaya d'éviter celui des rares clients présents. Il avait tellement traîner dans les lieux avant. Il commanda seulement à boire, le déjeuner qu'il avait prit au château lui avait largement suffit. 

"- Sinon, qu'est-ce que tu viens faire sur Chistère ? C'est pas vraiment la bonne saison, avec tous ces piosentropes... Ces bestioles qui volent et qui essayent de bouffer la première chose qui bouge..."

Lutetia leva les yeux vers le plafond. Qu'elle indiscrétion, elle allait surement croire que c'était pour être sûr qu'il fallait avertir les gardes ou pas. D'un coup la bonne humeur du blondinet retomba. Pourquoi fallait-il que les gens soient si méfiant ? Il croisa les bras sur la table et posa son menton dessus. Il souffla sur une mèche qui lui tombait devant les yeux sans pour autant réussir à la faire partir.

"- Je n'avertirai pas les gardes. Ils ne m'aiment pas trop. Il rajouta à voix encore plus basse. Un peu comme la plupart des gens de cette villes..."

Le chemin se passa sans encombre. Nous nous sommes installés dans un petit restaurant qui semblait plutôt sympa. Bon, je pouvais l'admettre, je n'y étais pas allé depuis une bonne dizaine d'années. En entrant, je fus impressionnée par la quantité d'odeurs différentes qui flottaient dans l'air. Je me laissais donc tombé  sur une chaise, passant une jambe par dessus l'autre. Ce que je portais était vraiment très court et moulant, je pouvais voir plusieurs regards masculins se tourner vers moi. Ça me faisait rire, car j'y avais été habitué très tôt. Les marins, certains partis en mers depuis de longs mois, pouvaient assez vite devenir fous. Me défendre n'avais jamais été un problème non plus. 
Lutetia semblait assez serein, tout comme la plupart des gens ici. J'avais été soulager qu'il accepte de me conduire ici sans poser de question. J'avais horreur des gens qui posaient trop de questions. Surtout des questions indiscrètes. La voix du garçon me tira de mes pensées :

"- Pff.. A force de fréquenter les nobles, je finis par parler comme eux..."

Je souris. Alors il n'avait pas toujours appartenu à ce monde. Bien sur, ça sautait aux yeux maintenant. Comment avait-il put accepter de se ranger du côté des plus forts ? C'était tellement facile. Je n'arrivais pas à capter son regard, comme s'il faisait exprès de l'éviter.
Prendre la commande me sembla être un parcourt du combattant. Surtout pour Yakoto. Nous avions envie de tout commander. Je pris une simple limonade, et lui un steak de base ou il y avait surement plus de gras qu'autre chose. Il l'engloutit en quelques seconde, et je ne pus m'empêcher de rougir devant tant de mauvaises manières. Peut importe, nous n'étions plus à ça près. J'aspirai un peu de boisson, mordillant ma paille du bout de mes dents blanches. 

"- Sinon, qu'est-ce que tu viens faire sur Chistère ? C'est pas vraiment la bonne saison, avec tous ces piosentropes... Ces bestioles qui volent et qui essayent de bouffer la première chose qui bouge..."

J’arquai un sourcil. Le commencement des embrouilles. Yakoto et moi échangions un regard, prêt à filer à la moindre opportunité. Lutetia sembla d'un coup plus morne et posa sa tête sur ses bras croisé devant lui. On aurait dit un enfant, il avait un charme bien à lui. Ses paroles suivantes glissèrent sur moi comme de l'eau.

"- Je n'avertirai pas les gardes. Ils ne m'aiment pas trop. Un peu comme la plupart des gens de cette villes..."

C'était à ne plus rien comprendre. Pourtant on sentait une profonde nostalgie dans sa voix. Depuis combien de temps vivait-il dans ce nouveau monde ? Je n'aurais pas été la meilleure pour prétendre connaître son état émotionnel actuel, mais il semblait presque vivre un enfer. Je ne comprends même pas comment avait-il pu tout changer comme ça. Je décidai donc d'ignorer sa dernière question, de toute façon cela n'avait aucune importance. Je me mordis la lèvre inférieur, et me risquai à demander.

" Depuis combien de temps vous....tu vis dans ce monde ? Je me suis surprise à le vouvoyer. Encore un truc bizarre. Tu dois t'ennuyer, non ? "


Je pris une gorgée de limonade, m'efforçant de calmer Yakoto. Il avait vraiment envie de partir. Peut être était ce qu'on aurait du faire...

Lutetia passa sa main sur le rebord du verre tout en regardant les gens s'agitaient. D'un coup, toute cette agitation le fatigué. Le calme, et le froid de la rue le manquaient. Peut-être parce que cette endroit lui rappelait son passé, et qu'il ne préférait pas y penser ? Un léger ennuis pouvait se lire dans ses yeux. Pas que la compagnie de la demoiselle, l'ennuis, mais c'est juste que... Le blondinet n'arrivait pas à trouver de raison pour justifier cet ennuis passager. Soudain la voix de la demoiselle le tira de ses rêveries nostalgiques.

" Depuis combien de temps vous....tu vis dans ce monde ?Tu dois t'ennuyer, non ? "


Lutetia leva légèrement la tête et la regarda. Ça lui faisait étrange qu'on ignore ses questions, au château tout le monde s'empresser de lui répondre plus que nécessaire. Un léger sourire apparut sur son visage tandis qu'il reposa sa tête. Dans son esprit il essayait de compter, tout en levant les doigts parfois. Changer de monde...
Cette phrase le faisait sourire. On pouvait changer de monde, en passant d'une planète à une autre, ou en changeant tout simplement de point de vu. Là, Joyce voulait surement parler de statu social. Lutetia ne savait pas trop par où commencer. Il fronça le nez, cette question le faisait replonger dans ses souvenirs. Et, il n'avait aucune envie de replonger. Pas ici. Pas maintenant. Il chassa la question d'un geste de la main, et y répondit évasivement.


"- Un moment surement. Je n'ai pas trop envie de réellement le savoir. C'est vrai que..."

Lutetia parcouru la salle du regard. Tous ces gens. Tous ces mouvements. Ces odeurs. C'était le train-train quotidien, la routine, pour certaine personne. D'un simple coût d'oeil, il arrivait à repérer les dagues des hommes. Celles des femmes étaient légèrement plus difficiles à trouver, même s'il les femmes présentes étaient des filles de joies, parfois elles les cachaient dans leur poitrine, d'autre elles ne les cachaient tout simplement pas. Il se pencha légèrement sous la table pour caresser Lusée. Il soupira.

"- Oui ça me manque un peu. Par exemple, vous... Enfin, tu n'as pas de bourse attachée à la hanche, et je suppose qu'elle, n'est pas non plus cacher sous tes vêtements vu que Lusée n'a pas fait de tintement, en te tombant dessus tout à l'heure. Donc, soit tu l'as cache bien, soit, Lutetia baissa d'un ton, tu n'as tout simplement pas d'argent."

Lutetia s'étira. Ça ne le dérangeait absolument pas de payer le repas entier. C'était juste une constatation qu'il faisait pas une reproche. Après tout, il était dans la même situation un an plutôt. En fait... Si quelqu'un lui avait dit ça, le blondinet aurait surement prit la poudre d'escampette. Il lui sourit en penchant légèrement la tête sur le côté.


"- Je ne dis pas ça, pour te faire des reproches ou pour t'embêter, c'est juste que c'est le seul truc que je peux faire de mes talents maintenant..."

Lutetia cligna des yeux. Il n'avait jamais réussit à déterminer l'âge des gens. Et en plus avec ces cheveux presque blanc Joyce aurait presque fait vieille si on n'y lissait pas une certaine innocence et énergie. Lutetia se passa la main dans la nuque en souriant un peu plus.

"- Excuse moi de te demander ça, mais tu as quel âge ?"

Lutetia répondit simplement :

"- Un moment surement. Je n'ai pas trop envie de réellement le savoir. C'est vrai que..."

Je ne dis rien, le laissant poursuivre.

"- Oui ça me manque un peu. Par exemple, vous... Enfin, tu n'as pas de bourse attachée à la hanche, et je suppose qu'elle, n'est pas non plus cacher sous tes vêtements vu que Lusée n'a pas fait de tintement, en te tombant dessus tout à l'heure. Donc, soit tu l'as cache bien,  tu n'as tout simplement pas d'argent."

Une douleur me prit dans le ventre, près des côtes. C'était tout simplement ça, j'étais fauchée. Mais je m'en moquais, pour être honnête. Tant que je trouvais toujours de quoi manger et où dormir. Car pour moi c'était ça la vie, une véritable aventure au quotidien. Et c'est parce qu'on risque notre vie à chaque instant qu'elle est si précieuse. On compte chaque moment de bonheur, en se jurant à chaque fois de ne rien en oublier. Ni la couleur du ciel ce jour là, ni le chant du vent dans les branche. Pour ma part, c'était les chants des marins et le bruit de la houle se jetant sur le pont. Et les histoires de sirènes qu'on racontait toute la nuit. Pare qu'on sait que rien est éternel. C'est surement la seule raison - et elle est tout à fait valable - pour laquelle je ne voudrais pas vivre dans le grand monde. Peut être que Lutetia n'avait pas la même vision des choses. Je soupirai. Les humains étaient si compliqués, si différents. 

"- Je ne dis pas ça, pour te faire des reproches ou pour t'embêter, c'est juste que c'est le seul truc que je peux faire de mes talents maintenant..."

Je ne répondis rien. J'étais soudain prise d'une euphorie insensée. Je lui affichai un sourire béant, les yeux pétillant d'une joie innocente. Sa voix me ramena encore à la réalité :

"- Excuse moi de te demander ça, mais tu as quel âge ?"

Hum ? Qu'est ce que cela pouvait bien faire ? J'haussai les épaules, et répondis en souriant comme en ignorant tout ce qu'il avait pu dire avant :

" J'ai 17 ans, et toi ? "

Il faisait jeune, avec sa bouille ronde et ses cheveux blonds clairs. Je m'apprêtais à reprendre une gorgée de limonade, mais mon regard se scotcha sur un homme au bar. Grand, le crâne dégarnis, une valide à la main, il semblait être dans les affaires. Je le connaissais, oh oui un peu trop bien même. Sans me poser une question de plus, je jetai un regard plein de peur à Yakoto, et bondis hors de ma chaise. Je ne sais pas trop comment je fis pour me faufiler entre les gens, mais bientôt je me jetai à l'extérieur. Je n'avais qu'une idée en tête : courir.

" J'ai 17 ans, et toi ? "


Lutetia hocha doucement la tête. Elle avait le même âge que lui, alors. Même âge que Jessy. Il se demanda un instant si les deux filles pourraient s'entendre. Peut-être. Ça serait amusant à voir. Il s'apprêta à lui répondre quand il croisa son regard. Apeuré. Il fronça les sourcils, mais avant qu'il ait put dire la moindre chose, elle était déjà parti.
Lutetia cligna des yeux. Qu'est-ce qu'il lui avait prit ? Il laissa quelques pièces sur la table et sortit en vitesse. Il était tellement habitué à la foule qu'il s'y faufila sans difficulté. Lusée le suivait tranquillement. Lutetia avait gardé la mauvaise manie de se mêler des affaires qui ne le regardaient absolument pas, malgré son envie de rester neutre. Il l'a trouva rapidement.
Juste devant la porte. Elle semblait complètement affolé. Lutetia lui prit son poignet et lui sourit doucement pour éviter de se faire tabasser. Il l'a tira derrière lui, parmi les nombreuses rues de Chistère. Il finit par arriver à une petite place déserte qui se situait entre les quartiers moyens et riches. Le blondinet se retient de trottinait juste pour le plaisir d'entendre la neige sous ses semelles. Lusée s'était perchée sur son épaule, elle observait Joyce et son double. Lutetia se demanda s'ils pouvaient communiquer entre eux même s'ils ne venaient pas de la même espèce.

Il y avait simplement une petite fontaine où l'eau devait être glacial. Lutetia trouvait que c'était un gâchis incroyable ! Déjà que l'eau manquait sur Chistère mais en plus, il fallait que les nobles l'utilisent pour leurs stupides décorations ! Et encore ! Le blondinet en avait vu de plus imposante. 
Deux, trois bancs décorés la place mais ils étaient ensevelis sous la neige.
Il força Joyce à s'asseoir sur le bord de la fontaine.

"- On dirait que tu as vu un fantôme, fit-il en croisant les bras et en haussant un sourcil. ça va ?"

Lusée sauta au pied de son maître sans pour autant s'éloigner d'avantage. Ce machin blanc n'était pas quelque chose qu'elle appréciait. C'était froid et ça mouillait.
Lutetia sourit en penchant légèrement la tête. Son souffle produisait de léger nuage de vapeur. Il se força quand même à sourire quand les crampes revirent. Il se força à resta droit. Pourtant, si quelqu'un était capable de voir au fond de ses yeux, elle aurait surement aperçu une incroyable douleur. Le blondinet avait de la chance que ça lui arrivait rarement en présente de Jessy, sinon il aurait été très mal. Dire qu'il avait le courage d'affronter des hordes de Piosentropes, des voleurs, et son père, voire les trois en même temps, mais dire à Jessy la véritable cause de ces maux était tout simplement impossible. Il se prit les coudes, pour masquer les tremblements de ses mains, et serra les bras contre son ventre. Si ça continuait de s'amplifier autant, il serait à terre en train de gémir de douleur.
Ça serait... Pitoyable.
Il ne put retenir un léger sourire en pensant à ça.
Il réussit à dire.


"- Bon, je dois surement t'embêter à me mêler de tes affaires..."

Il aurait bien voulu terminer sa phrase, mais il ne réussit pas à retenir un gémissement en tombant à genoux. La douleur avait eut un pique phénoménale. Sa respiration était haletante et en quelques secondes, il se retrouva recroqueviller au sol, les mains serrées sur son ventre. Il réussit à marmonner plus pour lui même que pour Joyce.

"- Qu'est-ce que je dois être pitoyable..."